Intensité des entrainements : niveaux physiologiques et adaptations spécifiques

Les entrainements sportifs peuvent être structurés selon plusieurs zones d’intensité, qui correspondent à différents niveaux physiologiques et visent des adaptations spécifiques .

Ces zones sont parfois associées à des plages de fréquence cardiaque (en % de la FC max), de puissance, ou de vitesse selon les sports, et sont utilisées pour individualiser l’entraînement selon les objectifs (endurance, seuil, VO2max, sprint).

Voici le découpage en 5 zones d’intensités courant pour guider les entraînements de manière progressive et équilibrée.

Zone 1 : Intensité très faible à faible

Niveau physiologique : Effort en aisance respiratoire, mobilisation principalement des lipides comme source d’énergie, faible production d’acide lactique.

Objectifs d’entraînement :

  • Récupération active et régénération musculaire.
  • Favoriser la circulation sanguine sans fatigue musculaire ni cardiaque.
  • Élimination des toxines (comme le lactate) après un effort intense.
  • Développement de l’endurance1 fondamentale sur des efforts très longs.

Utilisations fréquentes :

Récupération entre les séances intenses, échauffement, retour au calme.


Zone 2 : Intensité modérée

Niveau physiologique : Intensité proche ou légèrement en dessous du seuil aérobie (SV1), mobilisation optimale des graisses, amélioration du système cardiovasculaire, augmentation de la densité mitochondriale et capillaire.

Objectifs d’entrainement :

  • Développer la capacité aérobie et l’endurance2 soutenue.
  • Optimiser l’utilisation des graisses pour préserver les réserves de glycogène.
  • Améliorer la consommation et le transport d’oxygène vers les muscles.
  • Prévention des maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques et le diabète de type 2
  • Améliorer la « flexibilité métabolique », ou la capacité du corps à puiser alternativement dans les graisses et les sucres pour produire de l’énergie.

Durée d’effort : Investissement important dans le volume d’entraînement, généralement sur des durées longues (1 à 3 heures).

Recherche scientifique :

source : National Library of Medecine

date de publication : Juillet 2024

lien : Comparative effects of high-intensity interval training and moderate-intensity continuous training on weight and metabolic health in college students with obesity


Zone 3 : Intensité modérée à élevée

Niveau physiologique : Intensité entre SV1 et SV2, production progressive d’acide lactique, sollicitation accrue des fibres musculaires de type IIa, augmentation de la fatigue.

Objectifs d’entraînement :

  • Augmenter la capacité aérobie maximale et repousser le seuil de fatigue.
  • Améliorer la tolérance au lactate.
  • Développer la capacité à maintenir un effort soutenu pendant une durée modérée.

Durée d’effort : Efforts de 30 minutes à 1 heure, souvent segmentés en intervalles.


Zone 4 : Intensité élevée

Niveau physiologique : Effort autour ou au-delà du seuil anaérobie (SV2), accumulation rapide d’acide lactique, respiration et sensation de brûlure musculaire intenses.

Objectifs d’entraînement :

  • Améliorer le seuil anaérobie3 et la capacité à supporter des efforts intenses prolongés.
  • Augmenter la puissance et la résistance à la fatigue liée au lactate.
  • Préparer aux exigences des compétitions et efforts intenses.

Durée d’effort : Efforts courts à moyens, typiquement de 10 à 30 minutes.


Zone 5 : Intensité maximale

Niveau physiologique : Effort maximal à très court terme, mobilisation prédominante des filières anaérobies alactiques (phosphagène), consommation maximale d’oxygène (VO2max).

Objectifs d’entraînement :

  • Développer la puissance maximale et la vitesse explosive. Travailler le VO2max.4 et le sprint5
  • Améliorer la capacité à effectuer des sprints ou efforts très intenses de courte durée.
  • Stimuler les adaptations cardiaques et neuromusculaires.

Durée d’effort : Très courts, allant de quelques secondes à 5 minutes maximal.

ZoneObjectif principal% FCmaxIntensitéEffort / ressentiDescription / Objectif physiologiqueDurée typique d’effort
Zone 1récupération active et endurance fondamentale< 72%Très facileEffort léger, récupération, échauffementAmélioration de l’endurance aérobie de base, travail majoritaire sur les lipides, effort confortable et prolongéEfforts très longs, plusieurs heures
Zone 2développement de l’endurance aérobie et amélioration cardiovasculaire73 – 82%Facile à modéréeEffort aérobie confortable, endurance de baseDéveloppement de la capacité aérobie, optimisation de la consommation d’oxygène, amélioration cardiovasculaireEfforts longs à modérés (1-3 h)
Zone 3augmentation de la capacité aérobie et du seuil de fatigue83 – 87%Modérée à soutenueEffort soutenu, fatigue ressentie, respiration accrueTravail à intensité modérée à soutenue, développement de la capacité à tolérer l’acide lactique, repousser la fatigueDurée moyenne (30 min à 1h)
Zone 4amélioration du seuil anaérobie et tolérance au lactate88 – 92%ExigeanteEffort dur, seuil anaérobie, brûlure musculaireEffort intense proche du seuil lactique, augmentation de la capacité anaérobie, amélioration de la puissance prolongéeEfforts courts à moyens (10-30 min)
Zone 5développement de la puissance maximale et de la vitesse explosive> 92%MaximaleEffort maximal, court, difficilement soutenableEfforts maximums, développement de la consommation maximale d’oxygène (VO2max), puissance maximale, explosivitéEfforts très courts (quelques secondes à 5 min)

Des entrainements à adapté à votre objectif, à votre condition physique. Il en existe beaucoup : endurance training (ET), high-intensity interval or continuous training (HIT), and sprint interval training (SIT), polarized training model (POL), threshold training model (THR), …

Pour des sports d’endurance : Actuellement les résultats scientifiques suggèrent que le modèle d’entraînement polarisé6 (POL) peut entraîner une amélioration plus importante des performances que le THR.  L’évaluation des performances porte sur des mesures internes (ex. VO2max) et externes (ex. contre-la-montre)

Source :

source : National Library of Medecine

date de publication : Janvier 2025

lien : Effects of Exercise Training on Mitochondrial and Capillary Growth in Human Skeletal Muscle: A Systematic Review and Meta-Regression – PubMed

  1. L’endurance est essentiellement développée en zones 1 et 2, par des efforts de longue durée à intensité modérée, favorisant la fatigue retardée et l’efficacité énergétique. On distingue l’endurance fondamentale et l’endurance soutenue ↩︎
  2. l’ endurance soutenue est essentielle pour améliorer la capacité à maintenir une intensité élevée et repousse le seuil de fatigue. ↩︎
  3. Le seuil anaérobie (zone 4) est crucial pour améliorer la capacité à maintenir un effort intense sans accumulation excessive d’acide lactique ↩︎
  4. Le VO2max correspond à la capacité maximale du corps à consommer de l’oxygène et est principalement travaillée en zone 5. C’est une intensité que l’on ne peut soutenir que quelques minutes. ↩︎
  5. Le sprint correspond à la zone 5, sollicitant les filières énergétiques anaérobies alactiques, développant la puissance explosive. ↩︎
  6. L’entrainement polarisé (POL) une méthode d’entraînement qui consiste à répartir le volume de travail entre deux types d’intensités opposées : environ 80% de séances à faible intensité (endurance fondamentale) et 20% à haute intensité (au-delà du seuil anaérobie) ↩︎

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